Différences entre la conduite sur route et la conduite en rallye pour les débutants

Vous envisagez de vous lancer dans le rallye automobile après quelques années d’expérience sur la route au volant de votre véhicule personnel ? Préparez-vous à un changement de paradigme, car conduire un bolide de course sur des spéciales chronométrées n’a rien à voir avec une conduite traditionnelle sur la voie publique. Tour d’horizon des principales différences auxquelles s’attendre.

La position de conduite

Que ce soit au niveau du siège, du volant ou des pédales, la position de conduite diffère radicalement entre la route et le rallye.

Dans une voiture de compétition, vous êtes assis très bas, sanglé dans un baquet, avec un volant petit et très dégagé entre les jambes pour faciliter les changements rapides de direction.

Les pédales sont elles aussi plus proéminentes et espacées différemment, la position optimale pour travailler l’accélérateur avec précision étant primordiale pour négocier virages et passages techniques à haute vitesse. Cette position atypique demande une phase d’adaptation.

La vitesse de passage en courbe

Sur route, les virages se négocient généralement entre 30 et 90 km/h pour une voiture classique. En rallye, il est fréquent d’aborder certains virages à plus de 150 km/h, voire 180 km/h dans les épreuves les plus prestigieuses.

Il faut alors avoir le réflexe de freiner très fort avant l’entrée de courbe, trouver le point de corde idéal, puis remettre les gaz à fond à la sortie pour maintenir une vitesse très élevée sur la portion suivante. Des techniques qui ne s’improvisent pas !

L’adaptation constante de la trajectoire

Contrairement à la route où la trajectoire est relativement prévisible et constante dans un virage donné, en rallye il faut sans cesse adapter sa trajectoire en fonction de l’évolution du terrain, la présence de gravillons, la visibilité, etc.

Cette adaptabilité permanente et ces changements d’appuis dans des virages très techniques sont extrêmement déconcertants quand on débute.

La gestion du freinage

Sur circuit goudronné avec de l’ABS, le freinage est plus facile à appréhender, mais en rallye sur terre/gravier le feeling est complètement différent et demande une phase d’apprentissage poussée.

Le freinage se fait essentiellement au frein à main pour transférer le poids sur l’arrière et thus orienter la voiture.

Le risque de blocage de roues est omniprésent, il faut donc apprendre des techniques de freinage déconcertantes comme le « left foot braking ».

La concentration et la lecture de la route

Sur route, la conduite est assez intuitive et automatique, notre cerveau assimilant sans effort les informations visuelles. En rallye, à très haute vitesse, sur des spéciales inconnues avec souvent peu de visibilité, le cerveau est mis à très rude épreuve pour absorber un flux massif d’informations en un temps record : virages, devers, appuis, irrégularités du terrain, etc.

La concentration et l’anticipation doivent être maximales tout du long pour éviter la sortie de route. Cette gestion mentale intense est éprouvante pour les débutants.

La communication avec le copilote

La communication avec le copilote joue un rôle crucial en rallye, celui-ci vous dictant inlassablement les notes de terrain pour vous alerter des obstacles et vous guider dans votre trajectoire. Sur route l’absence d’interactions verbales permet de rester concentré sur votre seule conduite.

En rallye, il faut parvenir à conduire de façon extrêmement engagée tout en intégrant en parallèle un flot d’informations auditive permanent de la part du copilote. Un exercice de haute voltige qui demande une certaine habitude !

Conclusion

Comme vous le constatez, les codes et techniques de pilotage en rallye diffèrent radicalement de la conduite traditionnelle. Adaptez-vous à cette courbe d’apprentissage abrupte en prenant le temps nécessaire pour acquérir ces réflexes déroutants lors de vos premiers tours de roue en compétition !


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